Le lynx de Silvia Avallone

Silvia Avallone, Le lynx. Liana Levi, collection Piccolo, 2012. 59 p. Titre original : La lince.

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Dans ce court récit, on retrouve l’Italie grise et désillusionnée de D’acier, le premier roman de Silvia Avallone.

Piero, 39 ans, est un homme, un vrai, un gros dur à l’allure impeccable, le macho italien tel qu’on se l’imagine. Il aime les belles choses et l’abondance.

La vue de tous ces rayons remplis de chips, de bonbons, de dentifrices et d’Arbres magiques le mit aussitôt en joie, comme une dose d’amphètes.

Il est marié à Maria, une femme éteinte, vieillie avant l’heure, qui s’adonne à la broderie religieuse pour oublier les frasques de son mari et l’absence d’enfant. Car Piero préfère fréquenter les parkings sombres d’autoroute éclairés par des lumières blafardes et voler. Il vole pour fuir un quotidien trop morne. Des belles voitures ou des piles, peu importe. Voler le fait se sentir vivant, se sentir lynx.

Une nuit, Piero fait la connaissance de Andrea dans les toilettes d’un restoroute de la plaine du Pô. Andrea est un adolescent paumé à la beauté foudroyante et mystérieuse. Piero est touché. Une relation ambiguë naît entre eux. Celle d’un père-fils ? De deux amants ? L’assurance de Piero se fissure, les failles se révèlent.

Quand Piero le vit disparaître de cette façon-là, ce matin-là, il se sentit vraiment, pour la première fois, très con. Lui, Piero Ramella, qui à dix ans savait déjà crocheter les rideaux de fer des magasins. Il était comme les autres, un pauvre type comme les autres.


Je participe au challenge Italie : Il viaggio organisé par Eimelle.

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