Film réalisé par Paolo Sorrentino et sorti en 2013. Il reçoit en 2014 l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Jep Gambardella, magistralement interprété par Toni Servillo, 65 ans, est un journaliste désabusé. C’est aussi l’écrivain d’un livre, un seul, L’Appareil humain, qui a obtenu un prix littéraire et qui a été écrit dans sa jeunesse. Mais Jep c’est surtout un mondain, et le plus grand de Rome.
Jep : Je ne voulais pas seulement participer aux soirées, je voulais avoir le pouvoir de les gâcher.
Chaque soir c’est la même rengaine. Il écume les fêtes délirantes où de vieux beaux dansent jusqu’au matin pour oublier la vacuité de leur existence ou donne des dîners dans son appartement avec vue sur le Colisée.
Jep : Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
Orietta : Moi ? Je suis riche.
Jep : C’est un très beau métier.
Très peu de jeunes dans ces fêtes. Ils ont tous fui le pays, un pays dans lequel ils ne voient pas d’avenir. Le néant. Seul le paraître semble compter. Les amis de Jep parlent d’ailleurs encore de son premier roman alors que la plupart ne l’ont sans doute jamais lu. Avec la distance de celui qui n’est pas dupe, Jep pose un regard lucide sur les autres et, avec des mots justes et acerbes, leur assène leur quatre vérités. Mais son regard n’échappe pas à sa propre existence, vaine et triste.
Le film débute avec un panorama grandiose de Rome du haut de la colline du Janicule. Un touriste asiatique s’écroule face au paysage. Foudroyé par la beauté de la ville, la grande bellezza, victime du syndrome de Stendhal. Cette beauté est ce qui semble empêcher l’action de Jep. Paralysé par la splendeur de Rome, par le souvenir de son amour de jeunesse, il ne parvient pas à écrire un second roman. Mais peu à peu au fil du film, Jep se transforme, évolue. Les mondanités, le jeu des apparences lui pèsent. Il se lance à la recherche d’une forme de spiritualité et trouvera une certaine paix intérieure.
La Grande Bellezza est une oeuvre magnétique, magistrale, qui rappelle Fellini. Paolo Sorrentino montre l’image d’une Italie désabusée, immobile et qui n’a plus confiance en elle. J’ai dévoré des yeux les déambulations de Jep dans la ville éternelle qui nous offrent des images éblouissantes de Rome.
Je participe au challenge Un giro a Roma.
Ce film est dans ma liste pour le challenge héhé ! J’ai hâte de le regarder 🙂
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Je suis impatiente de savoir ce que tu en penses. Tu verras certainement d’autres choses que moi…
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Ping : Challenge Un giro a Roma | Taralli e Zaletti
Je ne connaissais absolument pas ce film et je t’avoue que ton article m’a donné envie de le voir d’urgence ! Du coup, je vais tenter de le trouver 🙂 Merci !
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Je ne connaissais pas non plus, mais il semble intéressant et j’aime ce petit côté désabusé et acerbe de Jep donc je pense que c’est un personnage qui pourrai me plaire =)
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J’ai adoré le personnage de Jep, l’acteur était époustouflant. Je pense que ce genre de film un peu particulier, soit on adore soit on n’aime pas du tout.
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j’ai beaucoup aimé ce film (billet dans mon blog mais il faut que je retrouve le lien)
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http://miriampanigel.blog.lemonde.fr/2013/06/24/la-grande-bellezza-film-de-paolo-sorrentino/
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Je pense le revoir encore car il doit y avoir plein de choses qui m’ont échappées…
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J’ai beaucoup aimé « La grande bellezza » et je pense aussi qu’il faut le voir plusieurs fois, tout comme Fellini Roma avec lequel on peut le comparer, (bien qu’ils soient très différents) car ce sont deux fresques majeures qui révèlent leur époque. « La grande bellezza » est aussi une critique de l’aristocratie italienne, obligée de se vendre pour survivre…
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Ping : Rome en vespa – Taralli e Zaletti
Bonjour, quel film! j’étais allé le voir par hasard car je suis fan de Toni Servillo. Rome est magnifique devant la caméra du cinéaste. http://dasola.canalblog.com/archives/2013/05/25/27234808.html Bonne journée.
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On peut ajouter que l’influence de Fellini est ici énorme, bien que Sorrentino soit loin d’avoir son talent. La Grande Bellezza (que j’aime bien, notamment en raison de sa belle et mélancolique dernière partie) est très influencé par La Dolce Vita et Fellini Roma, et le dernier Sorrentino, Youth (que je n’ai pas aimé, notamment à cause de sa dernière partie cynique et impudique), très influencé par Huit et demi.
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Je n’ai pas encore vu Youth, mais j’ai effectivement entendu pas mal d’avis négatifs.
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