Mille jours à Venise de Marlena de Blasi

Roman autobiographique.
Marlena de Blasi, Mille jours à Venise. Mercure de France, 2011. 297 p.

Couverture du live Mille jours à Venise

En séjour à Venise en 1993, Marlena, chef  et critique gastronomique américaine, fait la rencontre de Fernando, un beau Vénitien aux yeux couleur myrtille. Elle, exubérante et un peu excentrique. Lui, maladroit, réservé et très jaloux. C’est le coup de foudre.

Au bout de quelques mois à peine, elle quitte tout pour lui : sa jolie maison de Saint-Louis dans le Missouri, sa carrière et ses deux grands enfants pour s’installer dans son appartement au Lido et préparer leur mariage. Mais Marlena va devoir faire face à de nombreux obstacles : l’appartement sale et délabré de Fernando, la différence de culture et de langue, les brusques sautes d’humeur de son amoureux, la solitude et les lourdeurs de l’administration italienne lors de la préparation du mariage.

Mille jours à Venise est un récit savoureux, plein d’optimisme et de volupté, un hymne à l’amour et à la vie.

Quand je pleure, c’est le plus souvent de joie, d’émerveillement et non de souffrance. Tout ce qui est beau – la plainte d’une trompette, la caresse d’une brise tiède, la clochette d’un agneau qui s’est égaré, la fumée d’une bougie qui va s’éteindre, l’aube, le crépuscule, la lumière d’un bon feu – me met au bord des larmes. Parce que la vie est enivrante. Et peut-être un petit peu aussi parce qu’elle s’écoule si vite. 

Marlena de Blasi raconte avec humour son coup de foudre et ses aventures, et évite le travers de tomber dans le côté fleur bleue. Mille jours à Venise est un récit savoureux où j’ai suivi avec beaucoup de plaisir les pérégrinations de Marlena à Venise. On partage ses découvertes et ses nouvelles habitudes : les deux cornetti – croissants – chaque matin dans la minuscule pasticceria du quartier suivi d’un espresso dans le bar d’à côté, ses promenades quotidiennes le long de la plage privée de l’hôtel Excelsior, ses habitudes au marché du Rialto… On parcourt avec elle les ruelles de Venise et les saveurs des spécialités vénitiennes, baccalà mantecato, sarde in saor ou encore fagioli bianchi con cipolle.

Le marché du Rialto à Venise
Le marché du Rialto

Il faut bien l’avouer, j’ai aussi aimé ce récit car il m’a semblé faire parfois écho avec ma propre histoire. Ma rencontre avec un bel Italien, même si lui n’est pas vénitien mais pugliese, ma réticence à aller Venise qui s’est finalement transformée en véritable amour pour la Sérenissime et bien sûr mon mariage à Venise.
Marlena traîne en effet des pieds lorsqu’elle se rend pour la première fois à Venise en 1989 lorsqu’on lui commande une série d’articles culinaires sur Venise. Mais dès qu’elle franchit les portes de la gare Santa Lucia, elle succombe.

Je ne sais plus où poser mon regard.Venise la mythique est bien réelle, elle se déploie devant moi. Les gondoliers, debout à l’arrière de leurs gondoles  noires et luisantes, coiffés d’un chapeau rond jaune, ont l’air sculptés sur place. A gauche, il y a le pont des Scalzi et, sur la rive d’en face, la jolie façade de l’église San Simeone Piccolo me fait signe. Venise est comme rapiécée, recousue de partout, d’une beauté presque douloureuse et en vieille enchanteresse qu’elle est, elle fait tomber toutes mes réserves, elle me séduit en un instant.


Je participe au Challenge vénitien et au Challenge : Il viaggio. logo-challenge-venisechallenge italie

4 réflexions sur “Mille jours à Venise de Marlena de Blasi

  1. Ce livre me laisse un bon souvenir en effet et m’a donné presque envie de vivre à Venise ! En revanche, j’ai moins apprécié les deux suivants du même auteur, « Mille jours en Toscane » et « Un palais à Orvieto », qui reprend un peu le même fil, adapté à d’autres régions…
    Merci pour le challenge. A bientôt !

    J’aime

  2. Ping : Challenge vénitien : le récapitulatif | Le livre d'après

Laisser un commentaire